Composer avec un deuil méconnu

Un homme avec une triste expression repose sur ses mains

Quand on parle de deuil, c’est généralement dans le contexte d’un décès, où nous pleurons la perte d’un ami ou d’un être cher. Mais, il existe d’autres formes de perte où nous avons besoin de faire notre deuil.

Lorsqu’une personne survit à un accident vasculaire cérébral, par exemple, beaucoup de choses changent pour elle et pour ses proches aidants. Ces changements peuvent être interprétés comme des pertes, tant pour le survivant que pour le proche aidant. Le survivant d’un AVC peut avoir besoin de communiquer différemment ou avoir besoin d’aides à la mobilité. Les espaces de vie doivent être modifiés et la relation entre le survivant et le proche aidant peut se développer ou évoluer de manière inattendue. Ces changements peuvent être temporaires et faire partie de la rééducation et du rétablissement, ou ils peuvent être permanents.

Tous ces changements, comme la perte d’autonomie, de contrôle et de fonction, représentent des pertes pour le proche aidant, autant que pour le survivant. Comme quand une personne a besoin de temps pour pleurer la perte d’un ami ou d’un membre de sa famille, le proche aidant a lui aussi besoin de temps pour faire son deuil des changements et des pertes qui sont survenus.

En tant que proche aidant, vous constaterez peut-être que vous passez par une ou plusieurs des cinq étapes les plus courantes du deuil :

  • le déni
  • la colère
  • le marchandage
  • dépression
  • l’acceptation

Vous pourriez traverser une ou plusieurs de ces étapes fréquentes, et vous ne pouvez pas en faire l’expérience dans un ordre particulier. Certains proches aidants éprouvent du ressentiment par rapport à leur nouveau rôle et les changements qui l’accompagnent. Si c’est votre cas, vous n’avez pas à vous sentir coupable, sachez que c’est tout à fait normal. Votre vie a été profondément bouleversée, et vous avez besoin de temps et de soutien pour faire face à cette nouvelle réalité.

De nombreux proches aidants réagissent en se fixant d’abord des objectifs irréalistes. Certaines personnes ont un niveau de soins idéal qu’elles veulent offrir immédiatement et avec la perfection absolue. Puis, une fois que la réalité les frappe et que les choses ne se déroulent pas selon les plans, les proches aidants se sentent coupables de ne pas être à la hauteur. Ces sentiments sont également acceptables, et si c’est votre cas, rappelez-vous seulement de vous fixer des objectifs raisonnables et de demander de l’aide quand vous en avez besoin. Vous ne pouvez pas tout faire; personne ne le peut.

La chose la plus importante à retenir est que chaque personne réagit différemment. Il n’y a pas de réaction émotionnelle meilleure que les autres. Devenir le proche aidant d’une personne que vous aimez est un processus difficile, et souvent triste, et vous avez le droit de pleurer et de vivre des émotions comme la colère, la culpabilité et le sentiment d’échec.

La bonne nouvelle, c’est qu’avec du temps, de l’acceptation et des ressources, le deuil peut prendre fin. Vous avez la possibilité d’en arriver à une situation où la prestation de soins devient partie intégrante d’une vie enrichissante complète pour vous-même et votre survivant d’un AVC.